ALFREDO MANTOVANO
SOTTOSEGRETARIO DI STATO
MINISTERO DELL'INTERNO

 


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Articolo pubblicato su Le Monde
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samedi 10 Avril 2004

Jean-Jacques Bozonnet

 

 Rome célèbre Pâques dans la crainte d'un attentat terroriste

23 000 policiers mobilisés dans toute l'Italie


Rome de notre correspondant

Même les vingt-six cinémas de Rome qui projettent La Passion du Christ ont été inclus dans les rondes de police. Le film controversé de Mel Gibson, sorti en Italie pendant la semaine sainte, fait partie de l'interminable liste d'"objectifs sensibles" diffusée par les autorités à la veille du week-end de Pâques. De jour en jour, le ministère de l'intérieur n'a cessé d'annoncer le renforcement des mesures de sécurité dans la crainte d'un attentat. Une circulaire envoyée à toutes les préfectures recommande "une alerte maximale jusqu'au 1er mai compris".

Les sites placés sous surveillance sont passés de 8 000 en temps ordinaire à plus de 13 000. En tout, 23 000 policiers, carabiniers et militaires ont été mobilisés. Un effort particulier s'est porté sur la surveillance des églises et des lieux de pèlerinage. C'est le cas à Assise (Ombrie), où les deux basiliques ont été classées à risque. Partout il appartient aux autorités locales d'évaluer les dispositions à prendre. A Venise, les sacs à dos ont été interdits dans la basilique Saint-Marc. On redouble de précautions à la tour de Pise, devant les musées de Florence, autour des bases militaires de Naples.

Mais c'est Rome qui fait l'objet des soins les plus attentifs. Les autorités ont annoncé, jeudi 8 avril, une interdiction du survol de la capitale par les petits avions ne disposant pas de plan de vol. Pendant les cérémonies pascales, des avions de chasse et des hélicoptères se tiennent prêts à décoller "dans un délai de 10 à 14 minutes". Une telle mesure avait déjà été prise à Noël sur la foi d'informations de services de renseignement étrangers faisant état d'un projet d'attentat par voie aérienne contre le Vatican. Silvio Berlusconi l'avait révélé a posteriori.

C'est la messe du dimanche de Pâques, célébrée sur le parvis de Saint-Pierre et suivie de la bénédictionurbi et orbi, qui inquiète le plus les responsables de la sécurité. Cette fois les informations ne manquent pas. Selon les indiscrétions distillées dans la presse, 5 000 hommes seront disséminés dans Rome dimanche matin, dont un bon millier, en uniforme et en civil, autour de la place Saint-Pierre. Des chiffres contestés par certains syndicats de police, qui parlent d'une centaine d'agents.

Pour contrôler une foule attendue d'environ 100 000 personnes, des détecteurs de métaux ont été placés aux accès de la place. Une soixantaine de caméras balaieront l'esplanade, et des tireurs d'élite seront postés sur les toits. Les hôpitaux du secteur ont été placés en état d'alerte. Destinées à rassurer, ces précisions, mises en scène par la presse, finissent par donner l'idée d'une ville en état de siège. Vendredi, le quotidien La Repubblica, citant une source moyen-orientale "hautement qualifiée" des services secrets militaires, annonçait l'imminence d'un attentat, en précisant : "L'explosif est déjà en Italie."


"PAS D'ÉLÉMENTS CONCRETS"

La veille, le sous-secrétaire d'Etat aux affaires intérieures, Alfredo Mantovano, s'était efforcé de désamorcer toute psychose : "Il n'existe pas d'éléments concrets d'alerte sur Rome, a-t-il dit. Seulement un niveau de préoccupation lié au contexte général que nous ne pouvons nier."

Le contexte a été évoqué, sous forme de symbole, lors du chemin de croix en présence du pape, vendredi saint 9 avril, devant le décor grandiose du Colisée. C'est une jeune fille du diocèse de Madrid qui a porté la croix pour l'avant-dernière station, avant de la transmettre à Jean Paul II, apparu en bonne forme. La cérémonie présidée par le pape depuis la terrasse du Temple de Vénus, sur le Palatin, a duré deux heures dans une atmosphère de pleine sérénité. Les dizaines de milliers de fidèles présents malgré le temps maussade s'étaient pliés avec patience aux contrôles de police.


    

 

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