ALFREDO
MANTOVANO SOTTOSEGRETARIO DI STATO MINISTERO DELL'INTERNO |
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Articolo pubblicato su Le Monde (Sezione: Europe Pag. ) |
Lunedì 4 Ottobre 2004 |
Jean-Jacques Bozonnet
L'Italie met en place un pont aérien inédit vers la Libye
Rome de notre correspondant Tous ne parviennent pas jusqu'à l'île italienne de Lampedusa. Ainsi, un bateau transportant 75 immigrants clandestins a sombré pendant le week-end au large des côtes tunisiennes, faisant 17 morts et 47 disparus. Seulement 11 survivants ont pu être secourus, a annoncé, lundi 4 octobre, l'agence de presse tunisienne TAP. Dans la nuit de samedi à dimanche, 223 candidats à l'exil ont été secourus de justesse au large de Lampedusa. Leur embarcation a coulé aussitôt après que les vedettes des garde-côtes italiens les eurent pris à leur bord. Mais depuis une semaine, c'est un véritable déferlement de boat people sur cette petite île située à moins de 140 kilomètres de la côte tunisienne et 300 kilomètres de la Libye. Pendant le week-end, près de 700 clandestins, parmi lesquels des femmes et des enfants, ont débarqué, s'ajoutant aux 900 arrivées déjà enregistrées au cours de la semaine précédente. Dimanche 3 octobre, le centre d'accueil temporaire de Lampedusa hébergeait 1 257 personnes, alors que sa capacité est de 190 lits. Face à ce spectaculaire afflux de réfugiés, le gouvernement italien a décidé d'adopter la manière forte, organisant sur le champ le renvoi de nombreux immigrants vers la Libye, pays où la plupart ont embarqué. Dimanche, près de 500 personnes ont ainsi été renvoyées directement depuis l'aéroport de Lampedusa vers Tripoli ou Mitiga, une ville proche de la capitale libyenne, à bord de deux avions réquisitionnés d'Alitalia et d'Hercules C 130 mis à disposition par l'armée de l'air. D'autres vols étaient prévus dans la journée de lundi. Ces rapatriements instantanés par le biais d'un spectaculaire et inédit pont aérien sont destinés à marquer les esprits, à dissuader les candidats à l'immigration clandestine vers l'Europe. "Nous poursuivrons sur cette ligne, a prévenu le ministre de l'intérieur italien, Giuseppe Pisanu, dimanche dans un communiqué. Les désespérés qui pensent encore pouvoir s'embarquer illégalement vers l'Italie doivent savoir qu'ils seront renvoyés vers leurs lieux de départ aussitôt après avoir reçu les secours humanitaires." Sans passer, la plupart du temps, par la case "demande d'asile". Les démocrates de gauche (DS), principal parti d'opposition, ont d'ailleurs dénoncé "des expulsions collectives interdites par les traités internationaux dont l'Italie est signataire". Amnesty International estime que les procédures utilisées par le gouvernement italien "représentent une grave violation des conventions sur le droit d'asile".
Quelques charters décollant directement de Lampedusa vers Le Caire ou Tripoli avaient déjà été organisés dans le passé, mais le récent accord entre Rome et le gouvernement libyen pour lutter contre l'immigration clandestine a autorisé les Italiens à donner la plus grande publicité possible à ce pont aérien. C'est l'annonce de ce plan, le 26 septembre, qui aurait déclenché la vague de débarquements de ces derniers jours. "Les organisations criminelles s'activent avant que ce plan devienne opérationnel", a estimé Alfredo Mantovano, le sous-secrétaire d'Etat à l'intérieur. Pour M. Pisanu, il est hors de question de "favoriser leur jeu et leurs affaires honteuses". Avant même le déferlement de ce week-end, les autorités du port de Lampedusa comptabilisaient un nombre record d'arrivées ; plus de 8 000 à la mi-septembre, contre environ 6 000 pour toute l'année 2003.
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