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mercredi 30 novembre 2005 |
Par Eric JOZSEF Monde
Suspension de peine pour l'Italien Adriano Sofri
Rome de notre correspondant Admis en urgence vendredi dernier dans le service de réanimation de l'hôpital de Pise, Adriano Sofri est libre pour six mois. Le juge d'application des peines de Florence a en effet suspendu sa peine de vingt-deux ans de réclusion, prononcée en 2000 à la suite d'une longue série de procès, pour l'assassinat, en 1972, du commissaire de police Luigi Calabresi. Le sort de l'ancien leader de Lotta Continua suscite d'autant plus de passion qu'il est devenu l'une des voix les plus respectées du pays, intervenant depuis sa cellule sur la politique internationale comme sur la fécondation assistée, sur la condition des détenus autant que sur l'antisémitisme. Il tient notamment une rubrique quotidienne sur Il Foglio, dirigé par Giuliano Ferrara, l'ancien porte-parole de Silvio Berlusconi, et publie régulièrement des éditoriaux dans les colonnes du journal de centre gauche La Repubblica. Polémique. Victime d'une hémorragie à l'oesophage, l'ancien leader du mouvement d'extrême gauche est dans un état stationnaire. Si la suspension de la peine fait l'unanimité dans la classe politique, l'hypothèse d'une grâce présidentielle pour l'intellectuel de 62 ans continue néanmoins de susciter une polémique. «Je ne signerai jamais la grâce pour Sofri», rappelait en juin, le garde des Sceaux (Ligue du Nord) Roberto Castelli, qui devrait contresigner l'acte du chef de l'Etat, Carlo Azeglio Ciampi, lequel s'est déclaré favorable à une mesure de clémence. «Tout en prenant en compte le cas humain, il est inutile de parler de grâce, le ministre a été très clair sur ce sujet», a confirmé lundi la parlementaire léguiste Carolina Lussana.
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