ALFREDO
MANTOVANO SOTTOSEGRETARIO DI STATO MINISTERO DELL'INTERNO |
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Articolo pubblicato su LE MONDE (Sezione: Pag. ) |
Sabato 14 gennaio 2006 |
Thomas Ferenczi
L'afflux de réfugiés oblige les 25 à rapprocher leurs pratiques en matière d'accueil et d'expulsion
VIENNE ENVOYÉ SPÉCIAL Les ministres européens de l'intérieur, réunis à Vienne, vendredi 13 janvier, sous la présidence de la ministre autrichienne Liese Prokop, ont décidé d'accroître leur coopération dans le domaine de la politique d'asile pour tenter d'apporter des réponses communes aux questions posées par l'afflux des réfugiés en Europe. Les principales directives adoptées au cours des dernières années ne définissent en effet que des normes minimales, qui laissent subsister d'importantes disparités entre les Etats. Le Conseil européen sur les réfugiés et les exilés (ECRE) souligne ainsi qu'en 2004 l'Autriche a accordé le statut de réfugié à plus de 50 % des demandeurs d'asile, alors que la Grèce n'a répondu positivement qu'à 0,3 % d'entre eux. La Commission européenne fait observer qu'un demandeur d'asile venu de Tchétchénie a près de 90 % de chances d'être accueilli en Autriche et n'en a pratiquement aucune en Slovaquie. Les Vingt-Cinq veulent réduire ces différences en harmonisant autant que possible leurs procédures et en renforçant leur collaboration. Le ministre britannique, Charles Clarke, a insisté notamment sur la nécessité d'une "confiance mutuelle" qui permette des avancées pratiques. Le secrétaire d'Etat italien, Alfredo Montovano, a souligné "l'urgence" d'une action commune. Trois propositions ont fait l'objet d'un large consensus. La première, soutenue particulièrement par le ministre français, Nicolas Sarkozy, consiste à établir une liste de pays d'origine "sûrs", c'est-à-dire considérés comme assez démocratiques pour que les demandes d'asile émanant de leurs ressortissants soient considérées a priori comme infondées. "Si l'Europe est un projet politique majeur, a déclaré le ministre français, alors notre appréciation des droits de l'homme chez les autres doit être la même." L'établissement d'une telle liste a fait l'objet de discussions entre les Vingt-Cinq. Elles n'ont pu aboutir. M. Sarkozy a suggéré la mise en place d'une mission d'information pour analyser la situation des différents pays. Le commissaire européen chargé du dossier, Franco Frattini, a souhaité que l'Union se dote d'une base de données pour rassembler ces renseignements. La deuxième idée, proposée par M. Frattini, est celle d'équipes d'intervention rapide chargées de venir en aide aux pays qui doivent faire face à un afflux soudain de réfugiés et qui ont du mal à gérer la situation. Ces équipes comprendraient notamment des interprètes et des personnels médicaux qui pourraient prêter assistance aux autorités nationales dans l'accueil des réfugiés. M. Frattini s'est défendu de vouloir créer un organe administratif permanent. Il s'agit, a-t-il dit, d'apporter une réponse pratique aux demandes de personnes en détresse. Mme Prokop a évoqué les drames qui ont coûté la vie à de nombreux réfugiés en Méditerranée. M. Mantovano a également souligné les difficultés de son pays face à l'arrivée massive de demandeurs d'asile dans l'île de Lampedusa. La troisième proposition concerne les vols groupés par lesquels les pays pourront expulser ceux des demandeurs d'asile qui se seront heurtés à un refus et seront donc contraints de quitter le territoire européen. Ces expulsions, a précisé Mme Prokop, devront se faire dans le respect des droits de l'homme. "Si nous voulons être crédibles, a dit M. Frattini, il nous faut mettre sur pied une véritable politique de retour, tout en préservant les droits fondamentaux." Selon M. Sarkozy, une telle politique sera "un signal fort" à l'adresse des pays tiers. Ces rapatriements forcés sont aujourd'hui réglés par des accords bilatéraux. Ils seraient désormais pratiqués à l'échelle de l'Union et coordonnés par l'Agence européenne de gestion des frontières extérieures.
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